"L'age bête ne passera pas! Sois jeune, tais-toi! C'est insupportable, on ne se supporte plus! Faire la grêve aujourd'hui pour mieux chômer demain! En matière d'aphorisme, Klapisch s'en donne à coeur joie.
Tomasi et Léon à dos de Solex dans les rues de Paris lancés à pleine vitesse.
C'est peut-être ce gout pour l'humour et l'absurde qui rend le film si enthousiaste malgré l'époque qu'il traite: les années 70, jeunesse perdue, fin du rêve.
Du reste, tout comme cette étape particulière de l'adolescence, la société de l'époque, celle où se déroule l'histoire, est en pleine mutation.
Laissant derrière elles les espoirs amenées par les années 60, les années 70 marquent la fin du flower power et des trentes glorieuses pour amorcer l'entrée progressive vers une société à nouveau plus stricte et difficile.
Un contexte qui n'est pas sans rapeller "La Chinoise" avec Jean-Pierre Léaud...
...soit justement cette époque lors de laquelle les idéaux de la jeunesse se fourvoyaient dans l'"idéal" maoïste, ignorant les traits réels de la revolution culturelle.
La bande à Tomasi évite ce cliché, surfant sur le contexte politique de l'époque avec une naïveté innocente. A titre d'exemple, Bruno le plus engagé de la bande, toujours prompt à prôner les slogans tapageurs ("si tu t'occupes pas de la politique, c'est la politique qui s'occupera de toi") demande en plein milieu du film ce qu'est la lutte des classes à son grand frère Trotskiste.
C'est qu'en réponse aux revendications devenues clichées et aux révolutions récupérés, Klapisch préfère montrer les conditions de l'adolescence, sentiment permanent d'être pommé, desquelles naît une certaine idée de liberté.